L'Aktu carbone, c'est LA newsletter des responsables RSE qui œuvrent pour la transition bas-carbone.
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ÉDITO

En juin, la cloche sonne… mais pas de vacances pour la transition

Juin, c’est la fin des matchs, des conseils d’administration et des bulletins scolaires. C’est le moment où tout le monde fait ses comptes : qui a marqué des points, qui s’est pris les pieds dans le tapis et surtout… qui va pouvoir partir en vacances l'esprit libre.

 

Mais pendant qu’on boucle les slides et qu’on planifie la fuite vers le soleil (ou vers l’ombre), une autre saison ne s’arrête jamais : celle du dérèglement climatique.

 

Le climat continue de jouer en prolongation et pas toujours dans le bon sens. Dans cette newsletter de juin, pas de penaltys mais des faits, pas de climato-panique mais de la nuance, des pistes d’action et quelques punchlines bien placées pour survivre aux discussions enflammées de la pause café avec Michel(le), votre collègue climatosceptique.

 

Bonne lecture !

ACTUALITÉS

Compteur climatique : où en est-on ?

1 800 000 tonnes de CO₂e
C’est l’empreinte carbone du football en France d’après l’étude décarbonons le sport de The Shift Project.

Le 31 mai 2025, le PSG a décroché son premier titre en Ligue des champions en écrasant l’Inter Milan 5-0 à Munich. Une victoire historique qui a fait plus que vibrer les supporters… mais aussi la planète. Car derrière les confettis et les feux d’artifice, une question brûle les lèvres : et l’empreinte carbone dans tout ça ?

 

« Le PSG aujourd'hui, c'est une équipe qui fonctionne au gaz. » Jancovici n’a pas tardé à souffler sur la flamme de l’euphorie : à peine le trophée levé, il a rappelé que le club parisien est la propriété du Qatar, 6e plus gros producteur mondial de gaz.

 

L’empreinte carbone du football français est en effet un match à enjeux. Il émet environ 1,8 million de tonnes de CO₂e, soit l’équivalent des émissions annuelles des habitants d’une ville comme Saint-Étienne (~ 170 000 habitants).

 

Avec 844 000 tCO2e, les déplacements constituent le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre. La cause : les distances parcourues par les millions de spectateurs et pratiquants (dont 70 % des km en voiture et 7 % en avion). Suivent les articles de sport (textile, chaussures et matériel d'entraînement) avec 340 000 tCO2e et la construction / l'entretien des infrastructures (stades, terrains, etc.) à hauteur de 295 000 tCO2e.

Mais rassurez-vous ! Le foot écolo, ça existe.
Voici 5 leviers “clés” à activer :


1. Transports : privilégier des modes de transport bas-carbone, électrifier les véhicules (car, bus et véhicules individuels), faciliter le covoiturage, agir sur le nombre de matchs et limiter les spectateurs internationaux.
💡 Astuce : réservez votre covoiturage pour vivre le sport entre passionnés avec StadiumGO !
2. Énergie : accélérer la fin des chaudières au fioul et au gaz et promouvoir la sobriété énergétique dans les infrastructures dédiées.
3. Infrastructures : isoler thermiquement les bâtiments, privilégier la rénovation à la construction et sélectionner des matériaux bas-carbone.
4. Alimentation : proposer des menus végétariens et locaux dans les stades.
5. Merchandising : allonger la durée de vie des articles de sport, favoriser la réparation et le réemploi.

A nous de jouer collectif pour la planète !

Vrai ou vent : balayons les idées reçues

La sécheresse, c’est juste un souci pour les agriculteurs du Sud.

❌ Faux !

 

C’est toute l’économie qui peut se dessécher. La Banque centrale européenne ne fait pas pousser des légumes mais elle tire quand même la sonnette d’alarme hydrique : selon une note toute fraîche, jusqu’à 15 % du PIB européen est menacé par le manque d’eau. Pourquoi ? Parce que tout est concerné : l’agriculture, bien sûr (jusqu’à 30 % de pertes dans les pays du Sud), mais aussi l’industrie, l’énergie et la construction. La France, par exemple, dépend de l’eau pour faire tourner ses centrales nucléaires. Sans eau, pas de refroidissement. Pas de refroidissement, pas d’électricité. Ambiance.

Moins de 7 % des matériaux utilisés chaque année dans le monde proviennent de sources recyclées.

✅ Vrai !

 

Sur 100 objets qu’on utilise, à peine 7 ont déjà servi à quelque chose avant. Le reste ? C’est du tout neuf. Malgré une petite hausse du recyclage entre 2018 et 2021, la consommation mondiale de ressources a explosé encore plus vite. Résultat : on produit toujours plus de déchets que nos systèmes de recyclage ne peuvent en avaler. Moralité ? On ne s’en sortira pas sans réduire notre consommation à la source. Réparer, acheter d'occasion et même ne pas acheter parfois, c'est mieux.

Du bruit à l’essentiel : le vrai décryptage

Chine : Dr. Jekyll & Mr. Hide de la transition énergétique

 

C’est sans doute la meilleure nouvelle climatique de ce début d’année : les émissions de CO₂ de la Chine ont reculé de 1,6 % au premier trimestre 2025 et de 1 % sur les douze derniers mois. Pourtant le pays joue encore sur deux tableaux, entre prouesses vertes et passion charbon. 

 

Faisons le point sur le yin et le yang énergétique du premier émetteur mondial de CO₂.

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Dr. Jekyll : l'ambitieux de la décarbonation
- Une électricité de plus en plus bas-carbone : même si la consommation d’électricité continue d’augmenter, les émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique - qui représentent 58 % des émissions totales du pays - ont arrêté de croître. Comment est-ce possible ? Grâce à une électricité décarbonée, principalement produite à base de solaire et d’éolien, domaines dans lesquels la Chine a beaucoup investi, avec un complément d’hydraulique et de nucléaire.
💡 En avril dernier, la capacité en énergie solaire et éolienne de la Chine a dépassé pour la première fois le thermique.

- L’électrification tous azimuts : la Chine mise de plus en plus sur l’électricité, qui représente désormais 30 % de sa consommation énergétique totale, loin devant l'Union européenne (22%). Le pays électrifie tout ce qui roule : bus, voitures, camions. Résultat ? Vroum… sans CO₂. Près d'un véhicule vendu sur deux est désormais électrique ou hybride, une dynamique largement portée par les leaders mondiaux des batteries, BYD et CATL.

Mr. Hide : l'accro au charbon
Mais tout n’est pas rose (ou vert). Car, pendant que le Dr. Jekyll plante des éoliennes, Mr. Hide continue d’autoriser et de construire des centrales à charbon. Les vieilles habitudes ont la peau dure !

Et si la Chine devenait un jour la référence mondiale en transition énergétique ? Ce serait un sacré retournement de veste carbone. Pour l’instant, elle avance à deux vitesses, entre audace verte et inertie noire. Mais les signaux sont là : les émissions ont baissé et cette tendance devrait se prolonger et probablement s’accélérer dans les années à venir. Pour être incollable sur le sujet, lisez l'étude de Nat Bulliard.

 

Pendant ce temps, l’Union européenne, elle, hésite entre claquettes vertes et moonwalk climatique. Car, sous les projecteurs de la COP30 qui s'approche à Belém, Bruxelles n’a toujours pas fini de régler sa chorégraphie carbone pour 2040.

 

Sur le papier, le pas est ambitieux : réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 90 à 95 % d’ici 2040 par rapport à 1990. C’est LA trajectoire crédible pour espérer atteindre la neutralité climatique en 2050, selon le Conseil scientifique européen sur le changement climatique. Mais sur scène, ça patine. Aucun vecteur législatif n’a pu être présenté pour consolider cet objectif. Pour cause : les 27 États membres n’arrivent pas à se mettre d’accord - l'Italie, la République tchèque ou encore la Pologne s’opposent à cette réduction -.

 

Contrairement au PSG, l’Europe reste donc sur le banc de touche pendant que la Chine marque un but.

LES REMOUS INTERNES : DÉFIS ET SOLUTIONS.

La difficulté du mois

Comment évaluer la rentabilité de la RSE ?

 

La RSE, c’est comme un abonnement à la salle : ça coûte un peu, ça fait mal au début… mais ça peut clairement vous faire prendre de la masse (musculaire et financière).

 

La question, c’est : comment savoir si vos efforts RSE sculptent vraiment votre entreprise ou si vous poussez de la fonte pour du vent ? Bonne nouvelle : il existe des indicateurs pour vérifier que votre stratégie RSE ne fait pas que du bien à la planète… mais aussi à votre bilan !

 

Voici donc votre plan d’entraînement pour muscler votre pilotage RSE et voir enfin les résultats (et pas seulement les courbatures).

4 façons de mesurer la rentabilité financière de la RSE :

  • Augmentation du chiffre d’affaires : observez les ventes des produits ou services concernés par vos engagements RSE. Comment vos clients réagissent-ils ? Les ventes sont-elles en hausse ? Comparez la part des produits ou services affectés par votre politique RSE avec la part des éléments qui ne le sont pas.

    L’exemple : en supprimant l’emballage plastique de ses bananes bio-équitables, Carrefour a allié cohérence RSE et performance commerciale. Résultat : leur part dans les ventes totales de bananes est passée de 25 % à 33 %, soit une hausse d’un tiers, simplement en remplaçant le sachet en plastique par une bande élastique.

  • Baisse des coûts de production : si la rentabilité de votre politique RSE ne provoque pas une hausse de vos revenus, elle peut se matérialiser par une baisse de vos dépenses. Faites un Bilan Carbone et regardez où passent vos dépenses énergétiques. Le rendement de votre consommation énergétique est-il satisfaisant à toutes les étapes de votre production ?

  • L’exemple : Tegulys, une tuilerie corrézienne, a transformé ses fumées en économies. Grâce à un système malin de récupération de chaleur, elle est passée d’un séchage 100 % gaz à 0 % gaz, réduisant ses coûts de consommation. Mais ce n’est pas tout : comme le séchage des tuiles repose désormais sur de l’air « sec » issu des céramiques, le séchage va plus vite, ce qui a permis à l’entreprise de doubler sa production hebdomadaire sans modifier son outil industriel. Avec un système de stockage de la chaleur relativement low tech, Tegulys a augmenté sa production tout en baissant ses charges et ses émissions de CO2 de plus de 100 tonnes par an. 

  • Baisse des coûts de financement : une entreprise engagée, c’est une entreprise plus fiable pour les investisseurs. Et ça peut faire baisser la facture de l’emprunt. Faites le point sur vos conditions de financement. Pourriez-vous avoir accès aux sustainability-linked bonds (obligations) ou aux sustainability-linked loans (prêts) en vous engageant sur des objectifs RSE ?

  • L’exemple : Legrand a levé 700 M€ à taux réduit grâce à ses engagements RSE. En 2023, le groupe a émis des obligations à 3,5 % (vs 4,1 % pour le marché), à condition d’atteindre deux objectifs RSE :
    👉 -30 % d’émissions pour 250 fournisseurs d’ici 2030
    👉 30 % de femmes managers d’ici fin 2024.
    Résultat : la RSE a permis à Legrand d’économiser sur son financement.

  • Augmentation de la marge : vendre moins mais mieux, c’est aussi rentable. Surtout si vous êtes en avance sur la tendance. Observez votre marge opérationnelle. A-t-elle augmenté depuis que vous avez conçu vos produits sous un angle RSE ? Que font vos concurrents ? Vos clients sont-ils prêts à payer plus pour des produits plus vertueux ? Comment voulez-vous positionner votre entreprise dans 5 à 10 ans ? Pensez aux externalités positives. En plus de vous ménager de meilleures marges, pourriez-vous utiliser votre positionnement ou votre montée en gamme pour vous ménager des conditions de marché ou de crédit plus favorables ?

  • L’exemple : Tesla fabrique des voitures électriques depuis 2003. Arrivé 100 ans après Ford dans le monde de la construction automobile, l’entreprise n’a pas cherché à concurrencer les constructeurs historiques sur le marché traditionnel de la voiture thermique. Au lieu de ça, elle s’est orientée dès 2003 vers les véhicules électriques, un marché de niche à l’époque, avec pour objectif d’en faire un marché de masse. Sans avoir le volume de vente de Ford, Tesla affiche aujourd’hui une marge opérationnelle deux fois supérieure à celle de Ford. Le petit plus : l’entreprise vend aussi des crédits carbone, c’est-à-dire des droits de polluer, aux constructeurs dont les véhicules engendrent des émissions de gaz à effet de serre.

    La rentabilité de la RSE ne s’arrête pas là ! Amélioration de l’image de marque, relations renforcées avec les partenaires, réduction des risques, gain de productivité… autant de bénéfices extra financiers à explorer. Pour plus d'info, consultez notre article détaillé.

Entendu par le respo RSE

Le climat ? Faut pas en faire tout un foin, la Terre s’est toujours débrouillée toute seule.

Ou encore « C’est un cycle naturel. », « Un ou deux degrés en plus ? Bah, on mettra un short. »... ça vous dit quelque chose ?

Ah, les pauses café. Le doux parfum de l’Arabica, les croissants du lundi… et les arguments de Michel(le), climatosceptique auto-proclamé(e).

 

Michel(le), c’est celui ou celle qui pense que le GIEC est une secte, que les ours polaires vont très bien merci et que la planète se réchauffe juste parce qu’elle a mis un pull trop chaud. 

 

Selon le 25e baromètre des représentations sociales du changement climatique publié par l’Ademe, près de 30 % des Français.e.s considèrent que les désordres climatiques et leurs conséquences, à l’image des canicules, des tempêtes, des sécheresses, des inondations, la fonte des glaciers ou encore l’élévation du niveau des mers… sont des phénomènes naturels, comme il y en a toujours eu.

 

Mais alors, comment éviter que ce genre d’échanges se termine en duel de sourcils froncés ou en fuite stratégique vers la photocopieuse ?

 

Et surtout : comment embarquer les climatosceptiques sans faire dérailler le train de la transition ?

Petit manuel (de survie) face à un.e collègue climato-sceptique

  • Comprendre d’où vient le scepticisme
    Avant de dégainer une infographie du GIEC, il peut être utile de décoder ce qui se passe dans la tête de Michel(le). Un climato-scepticisme n’est pas forcément de mauvaise foi : c’est souvent une stratégie de défense face à une réalité inquiétante ou inconfortable. Il y a peur de devoir changer ses habitudes, l’influence des fake news : “moi j’ai vu un expert sur Facebook…” ou le rejet de la culpabilisation. Résultat : le cerveau, pas bête, préfère minimiser que paniquer. On appelle ça la dissonance cognitive.
  • Privilégier l’approche en douceur et personnalisée
    Parfois, un exemple concret et bien choisi peut faire mouche. Il.elle adore le ski ? Parler des stations de montagne qui ferment faute de neige. Il.elle adore jardiner ? Evoquer la disparition des insectes et les sécheresses à répétition… L’enjeu est de connecter le climat à ses intérêts personnels. Faire du réchauffement une histoire proche, pas un concept abstrait de conférence internationale.
  • Changer de porte d’entrée : parler santé, confort, économie…
    Parfois, aborder le sujet par le climat, c’est trop frontal. Mieux vaut passer par un autre couloir : « moins de plastique, c’est moins de micro-particules dans l’eau qu’on boit. », « un bureau mieux isolé, c’est moins chaud en été, moins froid en hiver. », « réduire l’énergie, c’est réduire les coûts. Tout le monde y gagne. ». En résumé : changer pour le climat, c’est aussi changer pour mieux vivre.
  • Poser des questions plutôt que d’asséner des vérités
    Si Michel(le) vous dit : « le climat a toujours changé, non ? », vous pouvez répondre : « c’est vrai ! Mais est-ce que ça a déjà changé aussi vite, en 50 ans ? Et avec autant d’impact sur toutes les régions du monde ? ». On évite la confrontation frontale, on ouvre la porte à la réflexion. Pas besoin de gagner le débat, juste de semer une graine.
  • Doser l’humour comme outil de désamorçage
    C’est parfois le meilleur anti-GIEC-phobie. Face à un(e) collègue tendu(e), sur la défensive ou franchement blasé(e) par les discussions climatiques, l’humour peut servir de passerelle. Il détend l’atmosphère, casse les postures rigides et montre qu’on peut parler de choses sérieuses sans devenir moralisateur. Faire sourire, c’est déjà faire réfléchir.

Michel(le) ne va pas se transformer en activiste zéro déchet du jour au lendemain. Mais chaque conversation peut être une opportunité, si elle est menée sans jugement, sans panique… et avec une bonne dose de tact.

 

Le changement ne viendra pas d’un seul coup de baguette magique, mais de milliers de micro-déclics, y compris ceux qui commencent autour d’une machine à café.

Devenez un acteur du changement !

Dans un secteur qui évolue aussi vite que le changement climatique, il est crucial de ne pas naviguer seul.e. Pour avoir un vrai impact, il faut s'entraider, collaborer et... recruter les bons talents !

 

Notre sélection d'offres d'emploi pour faire la différence :

  • Climate Dividends cherche un.e Operations Director. Vous rêvez de faire rimer climat et action concrète ? Cette opportunité est faite pour vous !
  • MAGELLIM REIM recrute un.e Responsable RSE Immobilier & Finance Durable pour piloter la stratégie ESG au cœur de leur activité de gestion d’actifs immobiliers. Prêt.e à relever le défi ?
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