Cahier de vacances : en août, la transition continue, même en tongs !
L’été est là : les slides prennent des vacances, les ordinateurs ronflent en veille prolongée et les tintements de vos apéros font plus de bruit que les imprimantes du bureau. Août rime avec repos… sauf pour le climat : lui, ne prend pas un seul jour de RTT.
Pour ne pas oublier que la transition continue, même en tongs, voici le cahier de vacances Aktio : un concentré de jeux pour faire chauffer vos neurones sans faire fondre votre crème solaire. C'est l'occasion de réviser les informations clés de nos précédentes newsletters avant de repartir sur de nouvelles bases en septembre.
Au menu de cette édition estivale : un vrai ou faux pour briller à l’apéro, des devinettes pour muscler vos méninges et d'autres surprises pour ne pas bronzer idiot.
À vos souris (ou vos doigts, si vous êtes sur mobile). Et attention, ne scrollez pas trop vite, les réponses sont à la suite des questions !
JEUX
Vrai ou faux pour briller à l'apéro
1. Ne pas agir contre le réchauffement climatique coûterait plus cher que la transition elle-même.
2. En 2024, la France a atteint son objectif de réduction d’émissions fixé par la SNBC.
3. La canicule de juin 2025 aurait coûté environ 900 millions d’euros à l’économie française.
4. En 2024, la part de l'électricité bas‑carbone produite en France est plus importante que celle issue des énergies fossiles.
La France visait 363 MtCO₂, elle en a émis 366. Certes, les émissions ont diminué de 1,8 % par rapport à 2023, mais ce n'est qu'un petit pas comparé à la chute de 6 % de l'année précédente. L'hexagone est en mode frein à main sur la décarbonation.
95 % de l’électricité française en 2024provient de sources bas-carbone (nucléaire, hydraulique, éolien et solaire). Et pour la première fois, la production d’origine fossile était inférieure à celle du solaire. Oui, les bonnes nouvelles, ça existe !
Devinettes pour sauver la planète
Chaque année, j’émets plus de gaz à effet de serre que les vols internationaux et le trafic maritime réunis.
Je suis souvent bon marché mais mon vrai coût se cache dans les sols, les rivières et parfois les droits humains.
Je me renouvelle toutes les deux semaines mais je dure rarement plus d’un été.
Je suis une star de TikTok et un cauchemar pour la planète.
Qui suis-je ?
Vous l'avez sur le bout de la langue ? C'est l’industrie textile (et notamment la fast fashion) !
Alors qu’on achète7 millions de vêtements neufs par jour en France, l’industrie textile représente à elle seule 8 % des émissions mondiales de CO₂ équivalent, soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Le tout pour produire des vêtements qui, pour plus de la moitié d'entre eux, ne sortiront jamais de nos placards. Quelles solutions ? L’éco-conception : c'est simple, il faut penser à la planète dès la création de nos vêtements. Moins de mélanges de matières impossibles à recycler, moins de teintures et de délavages chimiques. Et surtout, ralentir le rythme : moins de collections et moins de marketing qui pousse à l’achat compulsif et qui laisse penser qu'on a besoin, alors que non. Côté marques, il faut proposer des services de réparation et des garanties pour éviter que le moindre accroc ne condamne un vêtement à la poubelle. La seconde main, c’est aussi une manière de limiter la production neuve. Côté consommateur ? On a un vrai rôle à jouer. Acheter moins, acheter mieux, repérer les labels environnementaux grâce au guide de l‘ADEME et privilégier les marques engagées.
Je suis redoutable mais discret.
On m'associe souvent aux vaches et je reste peu de temps dans l’air.
Mais attention : sur 20 ans, je réchauffe 80 fois plus que mon cousin que nous expirons.
En 2024, j’ai joué un vilain numéro : le secteur des hydrocarbures a lâché plus de 120 millions de tonnes de moi, un record.
Qui suis-je ?
Vous avez mis le doigt dessus… c'est le méthane !
Invisible et inodore, le méthane est pourtant redoutable : il est responsable d’environ 30 % du réchauffement climatiquedepuis la révolution industrielle. C'est le second gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère après le CO₂. D’où vient-il ? On pense souvent à l’élevage de bovins ou à la combustion de déchets mais une part importante provient du secteur de l’énergie : forages de pétrole, gazoducs, mines de charbon et même anciennes installations abandonnées... En 2024, plus de 8 millions de tonnes de méthane ont été émises dans le monde rien que par ces infrastructures désaffectées. La bonne nouvelle ? Près de 70 % des émissions de méthane pourraient être réduites et rentabilisées grâce à des technologies existantes capables de capturer le méthane et de le revendre sous la forme de gaz naturel. Côté climat, ça pourrait éviter 0,1 °C de réchauffement d’ici 2050, presque autant que supprimer toutes les émissions mondiales de l’industrie lourde. Rien que ça.
Rébus costaud pour cerveau chaud
Saurez-vous le déchiffrer ?
Mettez-y un zeste d’agriculture, un trait de législation et une pincée de pot de miel.
Roulement de tambour...
C'est bien sûr : la loi Duplomb. Cette loi visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » (c'est-à-dire sabrer la nature à la tronçonneuse) a été promulguée le 11 août… mais en version « light » : sans son cœur toxique. Le 7 août, le Conseil constitutionnel est venu jouer les pompiers : l’article le plus explosif - celui qui tentait de réintroduire des pesticides néonicotinoïdes (dont l’acétamipride, interdit depuis 2018) - a été censuré. Finalement une petite victoire sucrée pour la planète ! Suite au succès dela pétitionréclamant l’abrogation de la loi (qui a dépassé les 2,1 million de signatures), un débat sans vote pourra également se tenir en septembre.
Mots croisés décarbonés
1. La directive européenne qui nous laisse en suspens depuis février dernier (4 lettres).
2.Votre collègue Michel(le) qui dit “Faut pas en faire tout un foin, la Terre s’est toujours débrouillée toute seule”, “C’est un cycle naturel” ou “Un ou deux degrés en plus ? Bah, on mettra un short !” (16 lettres).
3. C’est comme les courses, mais avec une conscience. On regarde les critères sociaux, environnementaux… et pas juste la promo “2 pour le prix d’un” sur les stylos (En 2 mots, 18 lettres).
4. Argument utilisé contre la RSE et la transition alors qu’elle peut l’améliorer (11 lettres).
5. Le fameux trio "ce n'est pas à moi d'agir". Une forme d’art ancestrale pour faire du surplace pendant que le thermomètre monte (En 3 mots, 19 lettres).
6. Repeindre sa com’ en vert, planter trois fleurs sur son PowerPoint... pendant qu’on construit une méga-centrale au fioul ou qu'on ne change rien (12 lettres).
Que vous partiez en trek, que vous posiez votre serviette sur le sable ou simplement que vous ralentissiez le rythme, voici une sélection de lectures pour accompagner votre été !
Algues vertes, l’histoire interdite - Inès Léraud & Pierre Van Hove
Une BD qui synthétise une
véritable enquête d’Inès Léraud
sur le scandale des “algues
vertes” en Bretagne.
Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité - Aurélien Barrau
Un essai pour comprendre les
enjeux climatiques actuels et la
nécessité de penser la transition
écologique comme une priorité.
Factfulness - Hans Rosling
Un livre pour apprendre à
repérer les situations où nos
biais de pensée prennent le
dessus et influencent notre
vision du monde.
La guerre des métaux rares - Guillaume Pitron
Une enquête pour en savoir plus
sur la face cachée de la
transition énergétique et
numérique.
Où atterrir ?
- Bruno Latour
Un essai pour réfléchir au
“monde qui vient” et aux
pratiques de transformations
liées aux enjeux actuels.
Vers l’écologie de guerre - Pierre Charbonnier
Une enquête philosophique sur
les liens entre questions
climatiques et conflits
géopolitiques à l’échelle
mondiale.
Ralentir ou
périr
- Thimothée Parrique
Un essai d’économie pour en
apprendre plus sur le modèle de
la décroissance et ses enjeux.
La vie secrète des arbres - Peter Wohlleben, Fred
Bernard & Benjamin Flao
Une adaptation en BD du bestseller éponyme pour découvrir
le fonctionnement de la forêt et
du vivant qui l’habite.
Ressources -
Philippe Bihouix & Vincent
Perriot
Comprendre les limites de notre
modèle de développement et
explorer des alternatives
durables.
Champs de bataille
-
Inès Léraud, Léandre
Mandard & Pierre Van Hove
Une BD sur le “remembrement”,
la politique décisive de
l’agriculture intensive de l’après
Seconde Guerre Mondiale.