L'Aktu carbone, c'est LA newsletter des responsables RSE qui œuvrent pour la transition bas-carbone.
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ÉDITO

En mai, ne laissez pas le carbone faire ce qu’il lui plaît !

Voici deux leviers à saisir pour renforcer votre stratégie climat :

 

👉 Le Diag Décarbon’Action a fait son grand retour le 15 mai ! Ce dispositif porté par l’ADEME et Bpifrance vous aide à réaliser votre premier Bilan Carbone, à moindre coût. Un vrai coup de pouce pour celles et ceux qui veulent agir, mais qui avaient le pied sur le frein budgétaire. Et devinez quoi ? Aktio peut vous accompagner dans la démarche. On en parle quand vous voulez !

 

👉 Côté reporting, le CDP (Carbon Disclosure Project) rouvre ses questionnaires du 16 juin au 15 septembre. C’est LE cadre international de référence pour évaluer votre impact environnemental, gagner en transparence, améliorer votre stratégie et attirer des investisseurs soucieux des critères ESG. Et si vous ne savez pas par où commencer, on est là pour vous aider à y voir clair.

 

L'occasion de donner un coup d’accélérateur à vos engagements climatiques… et de les faire reconnaître. Et maintenant, place au reste de votre newsletter préférée.

 

Bonne lecture !

ACTUALITÉS

Compteur climatique : où en est-on ?

120 millions de tonnes de méthane
C’est ce que le secteur mondial des hydrocarbures a rejeté dans l’atmosphère en 2024. Un triste record, révélé par l’Agence internationale de l’énergie dans son dernier rapport.

Invisible et inodore, le méthane est pourtant redoutable : il est responsable d’environ 30 % du réchauffement climatique depuis la révolution industrielle. C'est le second gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère après le CO₂.

 

D’où vient-il ? On pense souvent à l’élevage de bovins ou à la combustion de déchets mais une part importante provient du secteur de l’énergie : forages de pétrole, gazoducs, mines de charbon et même anciennes installations abandonnées... En 2024, plus de 8 millions de tonnes de méthane ont été émises dans le monde rien que par ces infrastructures désaffectées.

 

La bonne nouvelle ? Près de 70 % des émissions de méthane pourraient être réduites et rentabilisées grâce à des technologies existantes capables de capturer le méthane et de le revendre sous la forme de gaz naturel. D'après l’AIE : réduire ces émissions aurait permis de libérer environ 100 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2024, soit l’équivalent des exportations totales de gaz de la Norvège.

 

Côté climat, ça pourrait éviter 0,1 °C de réchauffement d’ici 2050, presque autant que supprimer toutes les émissions mondiales de l’industrie lourde. Rien que ça.

CO₂ vs méthane (CH₄) : qui est le champion du réchauffement climatique ?


Dans le coin bleu, le CO₂, champion toutes catégories en quantité : c’est le gaz à effet de serre le plus rejeté dans l’atmosphère. En France, en 2023, le CO₂ représentait 76 % des émissions de gaz à effet de serre, contre 15 % pour le méthane (CH₄). Il vient principalement de la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) et s’installe pour le long terme - pour des centaines d'années dans l’atmosphère.

Dans le coin rouge, le méthane (CH₄). Il reste moins longtemps dans l’atmosphère, mais sur une période de 20 ans, son pouvoir de réchauffement est 80 fois plus élevé que celui du CO₂ !

Verdict ? Le CO₂ joue la carte de l’endurance, le méthane celle de la puissance immédiate. Pour relever le défi climatique, il faut s’attaquer aux deux.

Vrai ou vent : balayons les idées reçues

À partir de 2028, les navires devront choisir : réduire leurs émissions ou passer à la caisse.

✅ Vrai  !

 

Jusqu’à présent, le transport maritime naviguait tranquillement, échappant aux filets de l’Accord de Paris. Mais à partir de 2028, c’est la fin de la récréation ! Tous les navires devront choisir : opter pour des carburants à moindre intensité de carbone pour réduire leurs émissions de 30% d’ici 2035 et de 65% d'ici 2040 ou bien ouvrir leur porte-monnaie pour acheter des "unités correctives" à 380 dollars la tonne de CO₂ en trop.

Chaque Français.e déménage environ 130 canapés entre Paris et Marseille, chaque année.

✅ Vrai de vrai !

 

Entre les produits qui voyagent à travers le monde, les livraisons express et les camions qui sillonnent nos routes, la logistique ne chôme pas. Elle est responsable de 16 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, soit 63 millions de tonnes de CO₂ par an. Et la croissance folle du e-commerce ne fait qu'empirer la situation : plus de 6,4 millions de véhicules utilitaires, principalement diesel, envahissent nos routes, ajoutant des kilomètres à ce déferlement de pollution. Résultat : chacun.e "déplace" 1 tonne sur 5 000 kilomètres chaque année, soit l’équivalent de 129 canapés de 50 kg transportés sur la distance entre Paris et Marseille (773 km).

Du bruit à l’essentiel : le vrai décryptage

Mode et climat : on fait le point sur une industrie sous tension.

 

Entre les bennes qui débordent de t-shirts à paillettes et les hangars d’Emmaüs qui suffoquent sous les dons de vêtements jamais portés, une chose est claire : on a le dressing plus rempli que notre frigo. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Depuis fin mars, TikTok s’est transformé en centre commercial ambulant : on peut maintenant acheter des vêtements directement dans l’appli, en scrollant entre deux vidéos de chat. Bienvenue dans l’ère du "shoppertainment".

 

Mais pendant qu’on achète 7 millions de vêtements neufs par jour en France, l’industrie textile continue de peser sur l'environnement. À elle seule, elle représente 8 % des émissions mondiales de CO₂ équivalent, soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Pollution de l’air, de l’eau, des sols, déforestation, perte de biodiversité… elle coche à peu près toutes les cases du bingo environnemental. Et côté droits humains, ce n’est guère plus brillant… Le tout pour produire des vêtements qui, pour un tiers d’entre eux, ne sortiront jamais du placard.

 

Côté législatif, on croyait voir poindre une lueur avec la loi anti fast fashion adoptée en mars 2024 à l’Assemblée. Le texte promettait de faire transpirer Shein, Temu et consorts : bannière d’avertissement sur les sites pour flasher les rois de la fast fashion, publicité interdite, gros malus pour les vêtements polluants, bonus pour les modèles vertueux... avec l'instauration d'une sorte de “NutriScore du textile”.

 

Mais après avoir été examiné en commission par la Haute assemblée au mois de mars, le projet est ressorti... lessivé. La définition de la fast fashion a été revue, les plateformes comme Shein et Temu pourraient y échapper, la publicité est seulement interdite aux influenceurs (et pas aux marques !) et le système de bonus-malus est flou comme un logo délavé.

 

Le texte fera son retour devant la chambre haute le 10 juin. En attendant, une enquête de Disclose et Reporterre a révélé que certaines grandes enseignes profitent de millions d’euros de réductions fiscales grâce à la loi anti-gaspillage de 2020. Celle-ci interdit la destruction des invendus textiles - une bonne idée sur le papier - mais prévoit aussi une réduction d’impôt de 60 % sur chaque vêtement donné à des associations. Pour des marques capables de produire à très bas coût, le calcul est vite fait : surproduire, puis donner, c’est plus rentable que produire juste.

 

Face à l'ampleur du problème, la mission est claire : il faut décarboner le secteur de la mode. Et pour ça, tout le monde doit s'y mettre, des fabricants jusqu’à nous, simples mortels du dressing. La chaîne entière doit évoluer pour fabriquer et consommer autrement en suivant trois mots-clés à retenir comme un mantra : circularité, réparabilité, durabilité.

Quelles solutions ?


L’éco-conception : c'est simple, il faut penser à la planète dès la création de nos vêtements. Moins de mélanges de matières impossibles à recycler, moins de teintures et délavages chimiques. Et surtout, ralentir le rythme : moins de collections et moins de marketing qui pousse à l’achat compulsif et qui laisse penser qu'on a besoin, alors que non.

Côté marques, il faut proposer des services de réparation et des garanties pour éviter que le moindre accroc ne condamne un vêtement à la poubelle. La seconde main, c’est aussi une manière de limiter la production neuve.

Et côté consommateur ? On a un vrai rôle à jouer. Acheter moins, acheter mieux, repérer les labels environnementaux grâce au guide de l‘ADEME, privilégier les marques engagées, faire durer ses vêtements en les réparant plutôt qu’en les jetant et surtout : résister à l’appel du “nouveau = mieux”.

💡 Pour accompagner la transition de tout l’écosystème vers une mode plus durable, la Fédération de la Mode Circulaire rassemble et soutient les acteurs engagés dans l’éco-conception, la réparation et la seconde vie. Sa mission : promouvoir une mode plus responsable, transparente et circulaire.

LES REMOUS INTERNES : DÉFIS ET SOLUTIONS.

La difficulté du mois

Comment passer aux achats responsable pour faire briller votre entreprise ?

 

Mettre en œuvre une politique d’achats responsables, c’est un peu comme vouloir faire un grand ménage dans son dressing. Il faut trier, évaluer, remettre en question et, surtout, se fixer des objectifs clairs pour éviter que tout ne finisse dans la pile des bonnes intentions non concrétisées.

 

Mais une fois que c’est fait, c’est jackpot ! En adoptant une stratégie d’achats responsables, vous gagnez en innovation, améliorez votre image et vous démarquez de la concurrence. Vous réduisez aussi vos coûts en optimisant l’ensemble du cycle de vie de vos produits. Bref, l’achat responsable n’est pas seulement bon pour la planète, c’est aussi un levier pour la performance de votre entreprise.

 

Alors, comment qu'on fait pour donner un coup de neuf à notre garde-robe des achats ?

Voici un plan de route pour vous aider à y voir plus clair :

  • Etape 1 : définir une stratégie RSE globale
    Commencez par établir une stratégie RSE claire qui soit à la fois ambitieuse et réalisable : elle sera votre boussole.

  • Etape 2 : fixer des objectifs concrets
    Avant de foncer tête baissée dans vos achats responsables, il va falloir faire un petit état des lieux de ce que vous avez déjà dans votre panier. Identifiez les pratiques existantes en matière d’achat, ce qui peut être amélioré et ce qui fonctionne. Ensuite, basez-vous sur votre stratégie RSE pour établir des objectifs pour chaque catégorie d’achats.

  • Etape 3 : cartographier les parties prenantes
    Maintenant que vous avez vos objectifs bien définis, il est temps de dresser la carte des acteurs qui vont jouer dans cette aventure. Identifiez vos fournisseurs, clients, partenaires, mais aussi toutes les personnes internes impliquées dans le processus d’achat.

  • Etape 4 : sensibiliser et former vos parties prenantes
    C’est le moment de transformer vos équipes achats en véritables experts ! Pour ça, il faut les former à comprendre l’impact de chaque décision d’achat. Mettez-les dans le bain dès le départ : expliquez-leur la stratégie RSE et montrez-leur en quoi leurs choix peuvent changer la donne. Engager vos fournisseurs dans cette démarche dès le début, c’est aussi essentiel : faites d’eux des alliés dans votre quête.

  • Etape 5 : choisir les bons KPIs et suivre vos progrès
    Sortez vos meilleurs KPI (les Indicateurs Clés de Performance, pour les non-initiés) ! Ces chiffres, c’est un peu votre GPS : ils vous disent si vous êtes sur la bonne route ou si un petit ajustement de cap s’impose.
    Quelques exemples pour vous inspirer :
    - % des acheteurs formés ou sensibilisés aux achats responsables
    - % des achats pour lesquels un critère environnemental, social et/ou sociétal est exigé
    - % des fournisseurs qui adhèrent au code de conduite fournisseurs...

  • Etape 6 : définir des stratégies d'achat par catégorie de produits
    Chaque catégorie d’achats doit avoir sa propre stratégie avec des objectifs spécifiques à atteindre. Priorisez les catégories selon leur impact environnemental puis définissez des objectifs réalistes à atteindre (par exemple : arriver à 30% de produits reconditionnés à 2028, zéro emballage plastique d’ici 2030...).

  • Etape 7 : créer un guide du sourcing responsable
    C’est votre arme secrète pour faire des choix éclairés. Vous y notez : votre ambition, vos principes directeurs, le contexte réglementaire‍, vos critères d’achat environnementaux, sociaux et sociétaux, ainsi que les labels, certifications et signes de qualité à privilégier. Le but ? Comparer facilement les offres en termes de prix et d'impact, et ainsi choisir les meilleurs fournisseurs.

  • Etape 8 : communiquer sur votre politique d’achats responsables
    Une fois la stratégie en place, communiquez clairement sur vos actions. Montrez des résultats concrets et soyez transparent sur les défis rencontrés !

  • Etape 9 : contrôler la conformité de vos fournisseurs
    Assurez-vous que vos fournisseurs respectent bien leurs engagements dans le temps. Un contrôle régulier et la signature d’une charte des achats responsables seront des gages de fiabilité et de longévité dans vos relations.

👉 Pour plus d'info, consultez notre article détaillé.

S’ils l’ont fait vous pouvez aussi

Patagonia-Emblème

Et puis, parfois, il faut voir ce que font les autres pour se donner de la force.

 

Chez Patagonia, le plan pour réduire les émissions ? Pas cousu de fil blanc.
La marque retricote tout son modèle, du fil à l’étiquette, pour réduire son empreinte carbone. Leurs objectifs ne sortent pas du chapeau : ils sont validés par la Science Based Targets initiative (SBTi), une référence pour celles et ceux qui veulent viser juste… et viser bas (en CO₂, pas en ambition).

 

À court terme (2030)

-80 % sur les émissions scopes 1 et 2 par rapport à 2017

-55 % sur les émissions scope 3

 

À long terme (2040)

-90 % d’émissions totales (scopes 1, 2 et 3) !

Comment ?

  • Plus une goutte de pétrole neuf dans leurs vêtements
    Aujourd’hui, 98 % de leurs produits sont conçus à partir de matériaux plus vertueux : polyester et nylon recyclés, coton biologique et régénératif, caoutchouc naturel provenant d’arbres récoltés de manière responsable et pour les plus originaux : filets de pêche recyclés (NetPlus®). Quand la pollution marine devient un pull, c’est que l’économie circulaire est bien lancée.
  • Chaque produit passe à la loupe carbone
    Une veste à fleurs pour ce printemps, c’est joli… mais combien ça pèse en CO₂ ? Patagonia mesure le coût environnemental de chaque produit vendu et prend des décisions en fonction : reconcevoir, améliorer ou… arrêter la production. Par exemple, leur fameuse veste Nano Puff® a été revue en 2020 avec une isolation 100 % polyester recyclé, réduisant son empreinte carbone de près de moitié. Style, chaleur et impact divisé.
  • Et surtout, ils ne jouent pas solo
    Chez Patagonia, 95 % des émissions viennent de la chaîne d’approvisionnement. Plutôt que de pointer du doigt, ils tendent la main. Résultat : ils financent des audits énergie et carbone chez leurs fournisseurs, pour les aider à gagner en efficacité, passer aux énergies bas-carbone et sortir progressivement des carburants les plus polluants. Parce que décarboner seul, c’est comme grimper une falaise sans corde : risqué et beaucoup moins efficace.

Devenez un acteur du changement !

Dans un secteur qui évolue aussi vite que le changement climatique, il est crucial de ne pas naviguer seul.e. Pour avoir un vrai impact, il faut s'entraider, collaborer et... recruter les bons talents !

 

Notre sélection d'offres d'emploi pour faire la différence :

  • Easy Cash cherche un.e Chargé.e de Mobilisation et de Projets RSE (CDI) pour coordonner des initiatives RSE ambitieuses. Si vous souhaitez avoir un impact concret, cette opportunité est faite pour vous !
  • ATNA recrute un.e Chef.fe de projet RSE (CDI) pour accompagner la transformation des organisations vers un nouveau modèle de résilience écologique. Prêt.e à relever le défi ?
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